Atelier du 02 juin

Faut poser ça là !

Paulo me plante là, sans autre explication, après m’avoir dit : je n’en ai rien à foutre de ton histoire à la con. Ça fait toujours plaisir d’entendre un truc pareil de la part d’un ami. Bonjour la solidarité. Il s’éloigne sur le boulevard sur sa mob pourrie, celle que mon père lui a vendue un jour de déprime. Je me suis trompé sur son compte. Vingt ans d’amitié viennent d’éclater en morceau. Quelle déception ! Je ne peux donc pas compter sur lui pour me sortir du pétrin dans lequel je me suis mis à cause ma connerie congénitale. L’étal de fruits tous bien rangés sur l’étal de l’épicerie bio derrière moi m’agace soudain et je ne sais pas pourquoi. Quand je suis contrarié, déçu, humilié, il faut que je frappe n’importe qui, n’importe quoi. Un désir de destruction que je ne peux contrôler et qui me vaut tous les ennuis de la terre. Je jette un œil dans l’épicerie. Le patron semble occupé mais je sens qu’il garde un œil sur moi.  Soudain mon pied me démange, encore cette putain de mycose. Je prends ce prétexte pour foutre un grand coup de pied dans l’étalage et je coure sans me retourner. Je passe devant le cinéma où s’affiche le dernier film de Dupontel : Le troubadour psychopathe. J’ai comme l’impression que ce film s’adresse à moi.